
La méthode utilisée par Voltaire, dès lors qu'il juge Calas innocent, reste exemplaire d'un sens aigu de la publicité. Son action, en effet, va consister, sans se déplacer,
à mobiliser l'opinion publique en utilisant tous les moyens disponibles.
Comités d'enquêtes:

Voltaire forme à Genève un "groupe d'adoption" composé de pasteurs, de négociants, de banquiers ou d'avocats;
ceux-ci ont pour rôle d'accumuler preuves et renseignements mais aussi de gérer les fonds de soutien envoyés de toute l'Europe pour les Calas.
Libelles et mémoires:

Voltaire publia de manière anonyme plusieurs textes, recourant à toutes les formes de l'argumentation.
Abondance de lettres:

"Une lettre adressée à un ministre de la justice ne constitue pas une pression,
mais une deuxième lettre aura déjà un impact plus grand,
etc."
Appel à l'émotion:

Pour exciter la pitié, Voltaire envoie M
me Calas à Paris. Elle rend visite aux grands ministres et sera même présentée à la Cour.
Avec un sens étonnamment moderne de la publicité et de la manipulation de l'opinion publique,
il encourage la publication d'une estampe de Daniel Chodowiecki représentant pathétiquement les adieux de Calas à sa famille.
Cette gravure aura un retentissement considérable et sera même reproduite sur des couvercles de tabatière.
Plus tard, quelques semaines après la réhabilitation de Calas, Voltaire soutiendra le projet d'une autre estampe représentant la famille Calas en prison
(voir ci-dessous les deux estampes) destinée à lever dans toute d'Europe une souscription de soutien.