
Les inquiétudes des écologistes sont perceptibles à l'arrière-plan de deux nouvelles du recueil,
La Pastorale et
Poids lourds. Dans la première, le dieu Pan, celui-là même qui incarnait la nature chez les Grecs, envoie un faune tondre la pelouse du héros, Harold Parkette, qui sera tué par cette étrange créature. Il est peut-être permis de voir dans ce dénouement le symbole d'une vengeance de la nature, capable de détruire l'homme qui n'a pas su la respecter.

Quant au dénouement de
Poids lourds, il s'agit d'un véritable cauchemar. En effet, les véhicules révoltés contre l'humanité pourront modeler "un monde de béton" qui leur conviendra : "Je vois les bulldozers aplanissant les parcs nationaux et les terres en friche, faisant de la planète une unique et gigantesque plaine. Ensuite, la horde des poids lourds pourra déferler". Et dans cet univers sinistre, les hommes travailleront sans fin dans des usines, pour assembler de nouveaux camions. Cette vision est, après tout, une simple amplification des métamorphoses que la révolution industrielle a fait subir à notre monde. Au-delà de la caricature, Stephen King nous invite à nous demander dans quelle société nous voulons vivre, et s'il n'est pas temps de sauver ce qui peut encore l'être.